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samedi 18 juillet 2009

Katanga : Les habitants de Lubumbashi soumis à des acrobaties pour acquérir un passeport.

A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, aucun service ne délivre des passeports. Pour l’obtenir, il faut se rendre à Kinshasa situé à plus de 2.000 Km de la capitale cuprifère ou encore soit recourir à un intermédiaire.
Beaucoup de Congolais passent par le Katanga pour atteindre les pays de l’Afrique australe, voire de l’Afrique de l’Est. Certains y vont pour faire les affaires, d’autres pour le tourisme, les études, les visites familiales, les soins médicaux, ou d’autres raisons. Cependant, obtenir un passeport dans la province cuprifère relève d’un vrai parcours du combattant.A Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, aucun service ne délivre des passeports. Pour l’obtenir, il faut se rendre à Kinshasa (plus de 2 000 Km) ou recourir à un intermédiaire.

Samuel Kazadi, un Congolais qui fait des navettes entre Lubumbashi et l’Afrique du Sud parle des acrobaties pour se procurer ce « sésame » indispensable à tout voyageur qui se rend à l’étranger.« Dans le temps, les amis et connaissances qui vivent à Kinshasa pouvaient aider à faire des démarches. Maintenant, avec le passeport bio-métrique, il faut s’y rendre personnellement pour donner des empreintes digitales, explique-t-il. A part les frais officiels, il faut compter les dépenses liées au séjour à Kinshasa ».

Pour en avoir le cœur net, l’homme d’affaire Katangais fait une petite comparaison : « un simple billet aller-retour Lubumbashi­ Kinshasa, coûte plus cher qu’un billet de l’Afrique du Sud à partir de Lubumbashi ».En dehors des frais, le passeport congolais exige un long temps d’attente pour l’acquérir.

Pour Georgette Masengu, une travailleuse du Katanga, le temps qu’il faut passer pour attendre un passeport peut vous prendre toute la durée des vacances, voire plus. Elle explique, amère « Quand j’ai introduit ma demande, j’ai payé 150 $ pour le passeport en plus des 100 $ payés à la personne qui devait faire les démarches. Je n’ai eu mon passeport que neuf mois plus tard, en plus, un semi-­bio-métrique qui devait expirer six mois après pour être remplacé par le bio-métrique ».

Le Katanga fait frontière avec la République de la Zambie. Pour contourner la difficulté d’obtention des passeports, certains « Lushois » (habitants de Lubumbashi, NDLR) qui ont de la famille ou des connaissances de l’autre côté de la frontière, manœuvrent pour obtenir le passeport Zambien. « Parce qu’il est crédible et beaucoup moins compliqué que le passeport congolais », affirme un commerçant.

A cause des mêmes difficultés, d’autres Congolais moins nantis recourent aux documents administratifs la validité réduite pourvu que le voyage soit facilité. D.M. raconte son subterfuge : « En sortant de la République Démocratique du Congo par le poste frontalier de Kasumbalesa, je présente ma carte d’électeur, j’achète un tenant-lieu et un visa. Lorsque j’arrive à la frontière Zambie­ Zimbabwe, je présente la carte zambienne. De là, je traverse tous les pays de Common Wealth sans difficultés ».Mais cette aventure est périlleuse, reconnaît ce voyageur car à chaque frontière, il faut parler la langue du pays de provenance pour prouver qu’on en est originaire ou résident. En plus, avec un tenant-lieu, vous n’avez pas le droit de vous rendre partout où vous voulez, dans la capitale du pays, par exemple.

Dans les rues de Lubumbashi, les habitants se demandent à quand l’ouverture des services publics pour y délivrer des passeports localement ? « Pour une grande province de la taille du Katanga, c’est ridicule de ne pas avoir un service public qui délivre des passeports. Il faut se rendre à Kinshasa. C’est donc un passeport des riches, qui n’est pas à la portée des tous les Congolais moyens », se plaint Dieudonné Mbanza, un habitant de Lubumbashi.Heureusement pour les Lushois, depuis le 20 juin 2009 a débuté, dans leur ville, l’opération d’enregistrement pour obtenir sur place le passeport bio-métrique. Déjà, les deux premiers jours connaissent une grande affluence de demandeurs. Ces derniers exigent plus de machines de capture de photo. Un homme rencontré au sortir de la salle de l’opération, ne cache pas sa satisfaction « C’est vraiment une grande joie. Vous voyez, à Kinshasa, ça prend beaucoup de jours. Ici au moins, dans trois ou quatre jours, une semaine, vous avez votre passeport. Nous voulons que l’opération continue jusqu’au bout ».
Source : digitalcongo.net

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