C’est confirmé officiellement ! Le Roi des belges Albert II viendra en juin prochain en République démocratique du Congo pour prendre part à la commémoration du Cinquantenaire de l’indépendance nationale. L’annonce en a été faite mercredi matin à l’issue du conseil des ministres restreint du gouvernement belge qui s’est tenu à Bruxelles. Selon l’agence Belga, un certain nombre de modalités restent à définir en vue de la concrétisation de cette mission. Les observateurs notent que ces dispositions pourraient être liées aux us protocolaires. On annonce, d’autre part, que les modalités pratiques vont désormais être étudiées par les composantes de la majorité en Belgique, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et le Palais royal. La composition de la délégation devant accompagner le souverain belge compte parmi celles-ci. C’est une question qu’il faudra notamment régler. Raison pour laquelle le vice-Premier ministre, Didier Renders pense, à juste titre, qu’il fallait une « délégation raisonnable » pour ne pas donner le sentiment que la Belgique ait conservé avec le Congo des « liens de type coloniaux ». L’accord qui se dégage sur l’essentiel banalise, à coup sûr, l’accessoire.
En Belgique, la nécessité du déplacement du Roi Albert II ne souffre d’aucun commentaire. Le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere est, lui, préoccupé par l’organisation de cette visite dans le cadre, a-t-il indiqué, d’ « une relation sereine, respectueuse et ouverte » entre Belges et Congolais. Très attachés depuis longtemps à la matérialisation de cette mission du souverain belge de se rendre en juin à Kinshasa, le Ps et le Cdh ainsi que le Cd-v en sortent certainement ragaillardis. Quant au Mr qui a constamment estimé que cette visite est opportune, il trouve sa profession de foi honorée puisqu’outre ce soutien, il insiste sur l’importance de l’assortir d’un message politique clair de la Belgique. A ce sujet, le ministre de la Coopération, Charles Michel (Mr), a indiqué hier la volonté libérale d’insister sur le progrès à réaliser en matière de « gouvernance », de « lutte contre la corruption », et de « droits de l’homme ». Laurette Onkelinx(Ps), vice-Première ministre, qui a séjourné en février dernier en Rdc, estime qu’il y a la nécessité que la Belgique aille à Kinshasa porteuse d’un message « favorable à la population » congolaise.
Le son discordant venait bien sûr de l’Open Vld qui conseillait la « prudence », malgré tout le vice-premier ministre, Guy Vanhengel souligne qu’il était « difficile » pour la Belgique de « refuser » une telle visite vu le nombre des pays qui seront invités au Cinquantenaire de l’indépendance du Congo. La nuance atténue sans doute une réaction diluée par la prise de position de la majorité.
Le temps des retrouvailles
Avec l’acceptation de la venue du Roi des Belges en Rd Congo dont l’annonce de l’invitation a été faite le 19 janvier par le président Joseph Kabila Kabange, il y a lieu de reconnaitre que c’est une étape importante qui vient d’être marquée dans les relations belgo-congolaises, de ces derniers mois, caractérisées par un renforcement accru. Le vrai-faux débat qui était entretenu autour de cette visite royale tant en Belgique que dans les milieux de la diaspora congolaise est désormais sans objet. Dans les milieux politiques congolais, la nouvelle est accueillie avec un sentiment de sympathie d’autant plus que les liens séculaires unissant la Belgique à la Rd Congo sont inaliénables.
Il est évident que la prochaine visite du Roi Albert II dans la capitale congolaise renforcera davantage les relations privilégiées entretenues entre les deux pays à l’aube de la cinquante-et-unième année de l’accession de la Rdc à la souveraineté nationale. Elle inaugurera aussi le temps des retrouvailles après la dernière visite royale effectuée en 1985 par le Roi Baudouin à l’époque de Mobutu tandis que la dernière rencontre Albert II-Joseph Kabila remonte au 22 février 2003 à Bruxelles. C’est autant un devoir de mémoire que le Roi des Belges puisse se rendre dans l’ancienne colonie, cinquante après l’indépendance et aussi une victoire diplomatique certaine pour le chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila qui n’a nullement lésiné sur les moyens pour recoller les morceaux en dépit de quelques malheureuses scènes de ménage provoquées par des « diplomates zelés».
Source: nyota.net
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