La question de Kolwezi est une particularité, parce que le principe était que chaque district devrait être érigé en province. Kolwezi étant un district, mais malheureusement il a été omis dans son statut de devenir une province à part entière.
Comme d’aucuns le savent très bien, dernièrement les chefs coutumiers de Kolwezi ont remis au ministre de la Décentralisation et Aménagement du territoire, Antipas Mbusa, une pétition portant les signatures de 100.000 ressortissants de ladite ville réclamant l’érection de cette entité en province urbano-rurale, conformément à la constitution du 18 février 2006.Cette situation n’arrête de préoccuper plus d’un fils de ce coin du pays. C’est aussi le cas de l’honorable député Dénis Kashoba, élu de Kambove, au Katanga.
Dans une interview à bâtons rompus accordée à Impact News, ce parlementaire manifeste son désappointement suite au fait que Kolwezi ne soit pas considéré par le processus de décentralisation en cours.
Toutefois, l’interviewé a eu à répondre également à d’autres questions brûlantes d’actualité de l’heure, n’ayant aucun rapport avec la décentralisation, dont la révision du fichier électoral.Ci-après cette interview.
Comment trouvez-vous le processus de décentralisation en cours ?
La décentralisation ne pose à ce jour aucun problème. Peut-être que techniquement, il y a certains ajustements qu’il faut opérer. Mais jusqu’à ce jour, la Constitution est claire sur la décentralisation. Et que l’exécutif doit faire un effort pour que le plus rapidement possible l’on puisse matérialiser la volonté du peuple. Mais il est aussi triste de constater que jusqu'à ce jour, il y ait tant d’hésitations sur la question de la retenue au profit des provinces qui peut leur permettre de booster le développement à la base.
Qu’en est-il avec Kolwezi, ce district urbano-rural oublié par le processus précité ?
La question de Kolwezi est une particularité, parce que le principe était que chaque district devrait être érigé en province. Kolwezi étant un district, nous n’avons pas compris comment il a été omis dans son statut de devenir une province à part entière. C’est là qu’il y a anguille sous roche, étant donné qu’à ce jour, ce district est en train de flotter et il est donc légitime que les originaires de Kolwezi puissent s’interroger et se déterminer sur leur avenir.En vérité, la situation de Kolwezi est une injustice qu’il faille corriger le plus vite que possible. Et la solution passe par l’écoute des autochtones de la région.
Et c’est sous cet angle que je place la venue des Chefs coutumiers à Kinshasa pour faire entendre leur position au Parlement. C’est légitime et la démarche mérite d’être soutenue par tout Congolais de bonne volonté. Surtout que la Constitution actuelle pose le principe, même pour les provinces déjà connues, que « nul ne peut être contraint de vivre dans l’indivision ». C’est donc à la population, ressortissants de Kolwezi de dire ce qu’ils veulent sur le devenir de leur terroir et personne d’autre.Et c’est ce qu’ils font. Mais que eux ont la chance, puisque Kolwezi est en train de flotter, puisque ne faisant pas partie d’aucune autre future province, du moins dans l’état actuel de notre législation. Son sort ne sera fixé qu’avec la loi sur la délimitation des provinces et là il faut les écouter, les laisser opérer leur choix.
Mais certains politiciens trouvent ce déplacement comme étant une manipulation des grands intérêts politiques et financiers qui tireraient les ficelles, étant donné que les Chefs coutumiers ne peuvent pas avoir autant de moyens pour se déplacer et être logés à Kinshasa ?Quels intérêts politiques et financiers ?
Vous pensez que le district urbano-rural de Kolwezi n’a pas d’enfants capables de payer les billets pour leurs Chefs coutumiers ?Non, ne soyez pas méprisants. Si tout cela se fait dans une coordination et en harmonie avec la base, il faut encourager cela.A moins que l’on ait une idée derrière la tête. Et puis c’est quand même curieux que l’on n’insiste pas sur les démarches que les ressortissants du Kasaï, du Bandundu qui sont entrain de mener les mêmes démarches pour leur coin, mais pourquoi seulement cet acharnement contre les ressortissants de Kolwezi.De toute façon, même si légitimement j’ai des prétentions sur Kolwezi parce que mon père est de la région, je me sens bien dans le Haut-Katanga, chez ma mère.
Quid de la pétition et de la contre pétition sur le découpage ou non du Katanga ?
Soyons démocrates et la démocratie implique qu’il faut laisser les opinions s’exprimer.Ce n’est pas que comme je parle que j’ai raison. Mais que les gens qui pensent que je n’ai pas raison, me le fassent voir au lieu d’en faire un problème. Il faut analyser la situation dans toute sa globalité pour dire des choses dans la conformité avec la logique de la loi.J’ai eu la chance de ne pas avoir lu la pétition, ni la contre pétition. Ce qui est très important, c’est que la pétition ait des arguments et la contre pétition aussi, pour nous permettre de voir le juste milieu. C’est qu’il faut, c’est de mettre tout ça ensemble pour voir quelle est la solution adaptée et qui doit être conforme à nos textes de loi.
Quelle lecture faites-vous des opérations du fichier électoral en cours ?
Je souhaite tout simplement que la population congolaise puisse garder l’espoir. Nous avons la chance que la communauté internationale nous appuie dans ce processus électoral. Aujourd’hui, nous sommes en train de connaître l’opération de la révision du fichier électoral. Il faut que tout Congolais se fasse enrôler, parce que le jeu démocratique, sur lequel repose l’avenir de notre pays se joue dans les urnes. C’est en allant voter en âme et conscience que l’on désigne les dirigeants capables d’amener un avenir meilleur.C’est au peuple de décider des dirigeants qu’il mérite. Il ne faut pas passer le temps à se plaindre. Nous, dirigeants d’aujourd’hui, avons un mandat de cinq ans. En 2011, il faut que le peuple nous juge et nous sanctionne s’il le faut. Pour avoir ce pouvoir, il faut au préalable être enrôlé. A chacun sa conscience, c’est par là que passe l’espoir de notre cher et beau pays.
Vous venez là de terminer une session, la plus turbulente de cette législature, du moins jusqu’à ce jour, quel est le bilan que vous établissez ?
Le bilan est difficile à faire. Nous avons fait un mois sans travailler pour une question qui ne concernait même pas l’Assemblée Nationale. Dans les deux mois qui sont restés, l’Assemblée Nationale a pu faire quelque chose dans les limites des possibilités humaines.Le bilan est donc mitigé. La session de Mars a été très mouvementée, ce qui n’a pas permis aux Députés de travailler comme il se doit.
C’est au cours de cette session que l’on a découvert que l’Opposition en RDC est divisée, ce qui l’a fragilisée lors des élections tendant au renouvellement du nouveau Bureau ?
Ce que les gens doivent comprendre, est que l’Opposition en RDC est plurielle.Les élections du nouveau Bureau de l’Assemblée Nationale nous ont donné l’image du poids de chaque force en présence. Le bloc MLC en ce qui le concerne, est resté compact. C’est ce qu’il faut tirer comme leçon.
Que pensez-vous de l’échange des lettres entre la Présidence de la République et la Primature, au sujet des dérapages dans les dépenses des finances publiques ?
Dans la lettre de la Présidence, il faut relever que celle-ci constitue une mise en garde du Premier Ministre et rien d’autre.Si c’est vrai que tous ces dérapages que l’on déplore étaient l’œuvre du Premier Ministre, la sanction la plus logique ne serait pas celle de lui arracher l’ordonnancement des dépenses, mais plutôt de le faire partir.La population congolaise souffre et souffre énormément. Et l’on ne peut pas accepter qu’un dirigeant à ce niveau de responsabilité, ne puisse pas en prendre la mesure.La gestion rigoureuse des finances publiques est une des conditions qui peut nous permettre à moyen terme de stabiliser la monnaie, de protéger le pouvoir d’achat et de favoriser les investissements capables de générer l’emploi et les richesses.
Infos Impactnews tirées de digitalcongo.net