Site de Kalumba Joël ; Votre blog - identité

samedi 20 juin 2009

UNILU : Achat du syllabus, condition sine qua non de réussite.


A l’approche de la fin de l’année académique, la température monte chez les étudiants de l’Université de Lubumbashi (UNILU) et chez ceux des autres institutions d’enseignement supérieur. La réussite étant désormais conditionnée par l’achat du syllabus (supports de cours), les étudiants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Plutôt que de réviser ses cours, mieux vaut payer. Mais avec quel argent ?
Pour compléter leurs salaires miséreux et irrégulièrement versés, les enseignants des institutions d’enseignement supérieur ont trouvé dans les syllabus une solution miracle. Le principe est simple : le savoir ne se transmet pas mais se monnaie. Les enseignants rédigent et impriment des supports de cours qu’ils revendent ensuite aux étudiants. Le prix d’un syllabus varie entre 10 et 30 dollars américains. Le paiement se fait en nature ou en espèces. Les étudiantes qui ne peuvent pas payer cash ont la possibilité de bénéficier de ce qu’on appelle ici les points sexuellement transmissibles.
Comme le révèle Romain Kalombo, étudiant à la faculté de Droit à l’UNILU : « Pour les professeurs, l’étudiant qui achète son syllabus est sérieux, régulier et a d’office droit à une note positive pour le cours concerné. Les insolvables se voient tout simplement coller une mauvaise note et n’ont pas le droit de réclamer quoi que ce soit. »
« Nulle part dans le vade-mecum du gestionnaire des institutions d’enseignement supérieur et universitaire n’est mentionnée la vente des syllabus », dénonce pour sa part Mr Nyembo Aozi Phocas, professeur à la faculté de médecine de l’Université de Lubumbashi. Malgré les langues qui sont de plus en plus nombreuses à se délier pour dénoncer cette pratique, le commerce du savoir poursuit son bonhomme de chemin et les étudiants savent désormais que travailler assidument ne suffit plus. Pire encore, il vaut mieux payer que réviser ses cours.
La plupart des enseignants qui ont instauré la vente des syllabus n’ont jamais été obligé d’en acheter eux-mêmes pendant leurs études. On les entend souvent vanter leurs nombreux voyages et des diplômes qu’ils ramènent des grandes universités de par le monde mais il est tout de même surprenant de voir qu’ils n’ont pas honte de ne pas pouvoir léguer ce savoir à leur progéniture.

Source : congoblog.net

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire